Chronique : JYJ - The Beginning

Xiah Junsu, Hero Jaejoong et Micky Yoochun, plus communément appelés JYJ, ont sorti le 14 octobre leur premier album totalement en anglais, dont le titre phare est produit par Kanye West. Qu'en est-il ?

L'introduction, qui ne dure que quelques secondes, de The Beginning annonce la couleur. Rythmes puissants, sons électro, on pourrait très bien la confondre avec une musique de film d'action. Composée par S.Tiger et simplement intitulée Intro, cette piste laisse présager une suite entraînante, pour ne pas dire rock. Après leur opus The... sorti le 8 septembre, il est en effet tant de laisser de côté les ballades. Intro est un bon choix.

Lors de la seconde piste, la voix de Kaney West présente en quelque sorte l'album et la chanson qui suit : Ayyy Girl, composée par lui-même. Cependant, son passage sort de nulle part et sa voix (même en tant que rappeur) n'est, à mes yeux, ni juste, ni agréable, en tout cas pour cette chanson. L'arrivée de Micky Yoochun provoque donc un soulagement. Même si cette chanson n'est pas exceptionnelle, on a presque l'impression que le passage catastrophique de Kaney West sert à mettre en valeur le reste. Ayyy Girl est une piste légèrement R&B avec une mélodie électro et dont le refrain reste clairement en tête. Les voix des membres du groupe, plutôt dans les aigus, en font sa seule originalité.

Arrive alors Empty, composée par Rodney Jerkins, qui est clairement la piste la plus réussie de l'album. A la fois entraînante et mélancolique, cette chanson est un délice. Toujours sur une base électro, le style est davantage pop et les voix se succèdent, en canon, saccadées ou ensemble, créant une ambiance propre à la chanson, une sorte d'atmosphère insaisissable.

Toujours dans le même style, peut-être en plus doux, la piste suivante est Be My Girl. Il s'agit d'une déclaration d'amour continuelle un peu ennuyeuse, loin d'être originale. Une boîte à rythmes, quelques notes de piano, Be My Girl ne marque pas mais n'est pas non plus inécoutable. Tout est relatif, bien sûr.

Still In Love est la prochaine piste, composée et principalement chantée par Hero Jaejoong. L'introduction au piano laisse place à la curiosité. Cette piste est agréable, et ce malgré les difficultés de Hero Jaejoong en anglais, qui restent tout de même un bémol non négligeable. Langoureuse, Still In Love offre une atmosphère presque douloureuse par la solitude qui s'en dégage, accentuée par les effets de voix du jeune chanteur vers la fin de la piste. La fin est cependant assez impromptue, presque brusque.

Dans la piste qui suit, I Can Soar, composée par Xiah Junsu, nous retrouvons de nouveau un piano en plus d'un violon sur un air de chanson d'amour des années 80/90, qui nous ferait presque sourire de plaisir. Bien sûr, cette « recette » a déjà été utilisée des dizaines et des dizaines de fois, mais ici, la voix de Xiah Junsu, clairement mise en avant, fait toute la différence, enlevant presque ce côté cliché qui finalement n'est pas si désagréable.

La prochaine piste est I Love You en featuring avec Flowsik et composée par Micky Yoochun. Dès le début, la voix d'une jeune femme se fait entendre sur un fond de pluie et de violon avant que Flowsik ne commence à rapper. JYJ arrive peu après, relevant le niveau de la ballade, même si Flowsik est clairement plus agréable à écouter que Kaney West. Sa voix fait presque office de narration dans cette chanson qui traite d'amour et de regret. Le seul défaut pourrait se trouver dans la répétition continuelle du refrain. On se lasse assez vite.

Et enfin, la dernière piste de cet album : Be The One. C'est sur ce ton rythmé et mystérieux que The Beginning se terminera. Rythmes intenses et graves, voix retravaillées, c'est sur cette piste que le trio JYJ se lâche le plus. Le refrain est addictif bien que pas très intéressant niveau paroles, et l'évolution du rythme et de la mélodie efface ce côté répétitif présent dans la piste précédente. Cette chanson n'est ni clichée, ni terriblement originale, mais elle est entraînante et son écoute reste agréable.
La conclusion de cet album n'est pas si ratée que ça, je dirais même plutôt bien trouvée.


Après les Wonder Girls, Se7en, Rain ou encore BoA, c'est au tour de Xiah Junsu, Micky Yoochun et Hero Jaejoong de faire leurs premiers pas aux Etats-Unis sous le nom de JYJ. Malgré toutes leurs péripéties avec SM Entertainment, Avex Entertainment et autres, The Beginning est enfin dans les bacs et c'est loin d'être une horreur sans nom. Cet album est plutôt pas mal, pas extraordinaire d'un point de vue « occidental », mais agréable à l'écoute. Les chansons sont disposées de manière à mettre les voix de chaque membre en valeur, et même si Micky Yoochun est clairement mis en avant de part ses affinités avec l'anglais, Xiah Junsu et Hero Jaejoong ne sont pas pour autant mis en retrait. Nous attendons désormais la suite.