Chronique

Lee Hyori - It's Hyorish

25/12/2008 2008-12-25 12:00:00 KoME Auteur : Midnight

Lee Hyori - It's Hyorish

Après deux ans d'attente, Lee Hyori revient avec un album intéressant.

Album CD

It's Hyorish

Lee Hyori

Entre émissions, séries télévisées et campagnes publicitaires, il est bien des domaines dans lesquels Lee Hyori s'est forgé une réputation. Deux ans après l'album Dark Angel, cette dernière démontre au public coréen qu'en outre l'actrice et la célébrité, la chanteuse existe encore. It's Hyorish marque par son nom déjà un nouveau point d'ancrage dans sa carrière, comme un rappel de sa présence : la voila de retour, avec en poche des arguments quelque peu discutables, mais inévitables.


Ainsi It's Hyorish débute sur Unrivaled Lee Hyori. La Coréenne défend son territoire de gloire, et le défend bien : sans introduction, se fait sur la première piste une entrée sans encombres, rythmée par une basse assurée et une percussion constante, constituant toutes deux un thème entraînant. Aussitôt la voix de la chanteuse se met en place, glissant vers un couplet sans faute, puis un refrain aisé à retenir. En exceptant le quelque peu léger et pourtant important solo de cette piste, il n'y a guère de prise de risques à proprement parler et l'auditeur risque fortement de rester sur sa faim, d'autant plus que le thème entêtant lasse assez rapidement. Néanmoins, on accordera a Lee Hyori qu'il s'agit d'un premier titre qui ouvre l'appétit, qui de surcroît est interprété avec talent.

Lesson prend le relai de manière surprenante. En effet, cette piste s'annonce par des effets électroniques laissant présager un air proche de la techno, sans pourtant continuer sur cette voie. Aussitôt l'on est surpris par l'intonation enjouée de la jeune femme, câline presque, un peu trop rose, avec un refrain suggestif qui ne peut qu'arracher un sourire. Entraînante, cette chanson l'est définitivement, et si l'on ne saurait l'apprécier, il est d'évidence que l'on s'en amusera au moins, d'autant plus que la leçon offerte est loin d'être sévère.

Arrive ensuite le titre phare de l'album. U-Go-Girl, titre interprété avec Natsun, offre une nouvelle facette encore de la personnalité qu'est Lee Hyori : une provocation mièvre-acidulée est déclamée sans aucun complexe, avec évolutions déconcertantes de rythme, jeux vocaux entre la chanteuse et son partenaire. Les modulations de voix de cette dernière sont également à souligner : à la fois puérile et insolente, espiègle et sucrée, elle dessert avec adresse un panel déconcertant. Néanmoins, il est regrettable que le clip soit quelque peu racoleur, voire superficiel. Tout est attendu, su peut-être. Une chorégraphie pleine d'adresse et non dénuée d'intérêt, une chanteuse à la physionomie irréprochable, des couleurs saturées : esthétique, ce travail le serait sans doute s'il n'y avait ces infimes détails qui dérangent et qui gênent. Si l'on reconnaît le style coréen de la vidéo, on en reconnaît également un état d'esprit qui reste critiquable.

Nouvelle surprise avec Photo Album. Une levée qui de nouveau sous-entend un style particulier, pétillant et dans le même registre que le titre précédent. Il n'en est rien pourtant, et c'est avec une mélodie et une voix plus matures que nous accueille la Coréenne. Avec un tempérament mélancolique, trempant quelque peu dans le jazz elle semble nous entraîner dans des souvenirs regrettés, figés peut-être dans un album, comme le souligne le titre. Plus expressif, avec un sens plus aisé à soulever, il s'agit sans conteste d'une piste à retenir.

Des voix d'enfants nous déconcertent alors. Il s'agit cette fois de A barbershop's Daughter, titre aussi étonnant que son contenu. La voix de Lee Hyori s'ajuste sans transition aucune vers une intonation plus maternelle, plus douce peut-être. C'est avec, semble-t-il, un chœur d'enfant qu'elle échange cette fois des jeux musicaux, amusants, attendrissants peut-être. Cependant, la position de cette piste est discutable : placée en plein centre, elle tranche l'envolée précédente. Loin de faire varier les registres, elle représente davantage une gêne qu'une réelle écoute et prend le risque de se faire passer sous le nez. Une piste intéressante néanmoins, qui aurait trouvé meilleure place en fin d'album.

Don't Cry reprend une tonalité semblable à celle de Photo Album. Mélancolique, lasse, elle est cette fois plus sévère, plus déterminée. Lee Hyori nous offre ici des performances impressionnantes, dont l'auditeur sera sans doute assez surpris. La mélodie elle-même trouve d'avantage de technique, avec des instruments et des effets sonores plus intéressants. Un mixage assez admirable, donc, auquel on a cette fois rien à reprocher, si ce n'est cette petite touche un peu trop proche des artistes américains. Un peu plus de risques, un peu plus d'originalité auraient sans doute été les bienvenus.

Le titre suivant suit cette lignée quelque peu décevante. Introduction aux inspirations inévitablement tirées du R&B américain, duo avec un Bigtone sans surprise, Do You Think It'll Be Ok? nous donne l'impression d'avoir acheté un quelconque album sans intérêt, et sans originalité. Cela dit, la douce voix de la jeune femme et le talent du rappeur sont des points d'ancrages inévitables dans cet album. Il s'agit donc d'une écoute passable au point zéro de la musique, qui reste néanmoins de grande qualité.

Nouvelle grimace pour Sexyboy, pourtant interprétée avec Wheesung. Ce dernier nous offre une voix parfois inadaptée au style et aux notes, en contrepartie assurée sur les phases phares de la chanson. Le duo avec Lee Hyori a-t-il vraiment été productif ? Il y a à en douter. Mélodie et rythme relativement plats, à l'exception de la pause peu après la première minute, elle-même sans grand intérêt. Il est évident que cette chanson trouvera des admirateurs, soit, mais il est à supposer qu'elle lassera très vite, autant par ces éléments que par les paroles entêtantes.

Red car frappe dans un tout autre registre : ensoleillé, il rappelle les rythmes équatoriaux, avec un air de déjà vu mais inévitablement plaisant. Les accords entre la chanteuse et Kim Gun Mo sont maîtrisés, agréables, plus détendu. Les cordes et percussions qui constituent le fond instrumental détachent une ambiance calme, quoiqu'enjouée sur les échanges vocaux entre les deux artistes. Une piste à retenir.

Arrive ensuite un titre qui risque de plaire à de nombreux auditeurs. Original, Hey Mr. Big entraîne rapidement vers un espace plus électronique, plus provocant peut-être. Avec un refrain aisé à retenir qui détient pourtant quelque complexité dans la mélodie, c'est une piste acidulée et pétillante, presque enjôleuse, qui rattrape derechef toutes les fausses notes précédentes. Il est pourtant dommage que le clip vidéo, en écho à U-Go-Girl, se trouve si fade malgré tous les coloris et techniques employés. En outre une exhibition dénuée d'intérêt et racoleuse, avec un style vestimentaire qui fait parfois lever les yeux au ciel, l'état d'esprit reste le même, et ne saurait plaire à tous. Néanmoins l'esthétisme flotte encore, et l'écoute est d'une inévitable qualité.

Piste suivante, Natsun revient pour un nouveau duo. Rapide, entraînant, entre mesquinerie et cajolerie, P.P.P. (Punky Punky Party) déconcerte à nouveau. Différents couplets et refrains se chevauchent dans différentes tonalités maîtrisées avec talent. Les échanges entre Natsun et Lee Hyori sont également plus assurés, et chaque voix appuie un peu plus la présence de l'autre. Le morceau quant à lui s'achève sur une volée de notes suraiguës qui achève de surprendre, et on ne saurait que l'applaudir.

My life régresse vers You Think It'll Be Ok? sans concession. Avec une introduction et un fond instrumental à la composition déjà vues et revues, réemployées un certain nombre de fois déjà aux États-Unis notamment, c'est une piste décevante, sans grand intérêt. Bien que la chanteuse manie avec adresse les modulations de sa voix, il s'agit donc d'un titre qui lassera très vite, si elle ne l'a pas déjà fait.

Enfin Unusual offre un avènement particulier à cet album. Bien que d'un type différent des autres et à une fréquence moins palpable, ce titre approche d'un style américain plus récent, plus électronique. Il en reste néanmoins de qualité, et les jeux vocaux entre Seo Jung Hwan et la jeune chanteuse sont plus qu'étonnant et de grande qualité. La dernière piste possède donc un rythme et un mouvement saccadé des plus déconcertant, et conclut It's Hyorish de manière acceptable : il aurait sans doute été préférable de la placer plus en avant.


Lee Hyori offre donc ici un album qui défend et redore son blason sans peine, malgré le fait qu'il s'agisse d'un ouvrage à la qualité plutôt mitigée quand à son originalité et à ses arguments déjà utilisés. Les tendances américaines étant de mode, elles sont inévitables, mais il est à regretter que la chanteuse coréenne n'ait pas approfondi les limites de sa musique.
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