BoA - BoA

Ça y est ! Le tout premier album américain de BoA est dans les bacs depuis le 17 mars dernier. L'opus intitulé sobrement BoA était très attendu par beaucoup puisqu'il représente une nouvelle phase dans la carrière de la jeune popstar. Mais aussi, beaucoup l'attendent au tournant car elle n'est pas la seule à tenter d'établir une carrière sur le premier marché musical mondial. Beaucoup l'ont fait avant elle et quasiment tous ont échoué. Même si à ce stade, il est difficile de savoir comment cet album se placera dans les charts Billboard, là n'est pas un débat sur son potentiel de vente mais sur sa qualité. Et on peut dire qu'il est difficile d'être déçu.


Le disque débute avec I did it for love, sur laquelle BoA est accompagnée par Sean Garrett, connu pour avoir travaillé avec bon nombre de grands noms tels que Usher, Beyonce et prochainement Whitney Houston. Avec un CV pareil, il est normal d'attendre beaucoup de cette collaboration. Et on peut dire que la piste est à la hauteur de ces attentes. Car même si cette piste pop-dance peut sembler quelque peu répétitive, c'est justement ce côté-là qui rend la chanson entêtante, surtout son refrain ravageur qui fera bouger l'auditeur dès la première écoute. Sean Garrett apporte une certaine touche de douceur par sa voix claire, tandis que la voix de BoA est couverte par des choeurs et un vocoder mais heureusement pas trop pour ne pas dénaturaliser son chant. En somme, le choix de cette chanson pour la promotion de l'album se trouve être une excellente décision, de par la production propre et soignée. Et la deuxième piste, Energetic, utilise à peu près les mêmes ingrédients que la piste précédente, ce qui en fait une bonne chanson, même si elle est un petit peu moins efficace. Quant à Did Ya, elle se caractérise par son gimmick efficace et son ambiance résolument plus pop. Une très bonne chanson encore une fois.
Et dans le cas de Eat You Up, que l'on connaît depuis octobre dernier, on reste au début quelque peu perplexe devant cette piste qui, au fil des écoutes, se révèle très bonne et plus dynamique qu'on le pensait, avec ce beat appuyé et ce refrain « so yum yum » (« si miam miam », cf. les paroles de Eat You Up) que l'on se surprend à fredonner. Pareil pour Obsessed, dont les couplets et le refrain charismatiques feront très certainement effet en live avec une chorégraphie et une mise en scène digne des plus grandes stars de la pop.

Mais ce qui frappe à l'écoute de cet album c'est qu'une partie est comme qui dirait « hantée » par l'esprit d'une toute autre artiste. Et cette artiste est bien sûr Britney Spears. En effet, à l'écoute de certaines pistes, l'image de la popstar américaine nous surgit en pleine face, tant la ressemblance est parfois flagrante au niveau du son et même du chant . Dress Off en est un premier exemple. Débutant sur un son proche des musiques de vieux jeux vidéo, la voix grave de BoA donne un certain charme au couplet, mais c'est le refrain qui frappe par cette ressemblance à Britney. Et la raison en est vocale, plus précisément les brusques montées de voix vers l'aigu. C'est d'ailleurs une des marques de fabrique de certaines chansons de la chanteuse américaine (écoutez Do Somethin' par exemple) donnant un côté sexy et provoquant. Idem pour Hypnotic Dancefloor et, plus flagrante encore, Touched, qui aurait très bien pu être chantée par Britney elle-même. Même si elle est bien moins mélodique que le reste des pistes, la chanson est globalement dynamique et plaisante mais un seul problème subsiste au niveau de la voix de BoA. En effet, dans les refrains notamment, on a presque du mal à la reconnaître tellement elle semble cachée derrière les multiples choeurs. Ce n'est pas un réel problème en soi mais c'est tout de même légèrement choquant lorsque l'on est habitué une toute autre voix.
Look Who's Talking est quant à elle le paroxysme de la chanson typiquement Britney-sque : les synthés d'introduction, le beat relativement appuyé, les paroles, les choeurs, le refrain, le style, TOUT ! Tout est de Britney ! Mais là, il faut le dire : c'est normal. Britney Spears a elle-même participé à la création de la chanson. Probablement la chanson devait être pour elle et elle a bien fait de la laisser de côté. Car bien qu'on ne puisse nier une certaine qualité, elle reste en dessous de ses productions habituelles avec notamment son refrain qui manque de charisme.

Il y a aussi autre chose qui frappe, c'est la présence de deux chansons issues de la carrière coréenne de BoA. Tout d'abord Scream, qui est connue sous le nom de Daydream, une des chansons du projet Anyband auquel BoA a participé aux côtés de Xiah Junsu (Dong Bang Shin Ki), Tablo (Epik High) et la pianiste Jin Bora. En connaissant les deux pistes, on se rend compte que l'originale est bien meilleure. L'instrumentalisation est un peu plus chargée avec de plus gros effets électroniques. Exit les violons et ces petites notes de piano jouées telle une mélodie de boîte à musique faisant toute l'atmosphère caractéristique de Daydream. Qui plus est, on se rend véritablement compte à ce moment à quel point les autres membres du projet Anyband contribuaient à la qualité de la chanson.
En revanche, Girls On Top, issu de l'album coréen éponyme de la chanteuse, souffre moins du passage en langue anglaise. Elle est de bonne qualité, et colle bien avec le style du reste de l'album.


A l'issue de l'écoute de ce premier album américain, un seul mot nous vient à la bouche : bombe. Oui, cet album est une vraie bombe taillée pour le marché américain. Très homogène, voire même un peu trop (on notera l'absence totale de ballade ou même de chanson plus douce), le disque est constitué de plusieurs véritables tubes, en commençant par I did it for love. C'est donc un premier pas sur le marché américain qualitativement réussi pour la jeune BoA, popstar internationale en puissance.