Big Bang - Remember

Dans les bacs depuis le 5 novembre 2008, Remember est le second album du groupe Big Bang, autant dire qu'il était plutôt attendu avec impatience par les fans (surtout pour les lives).
11 titres dont 2 remix et une version acoustique de la chanson phare de leur précédent mini-album, Haru Haru, cet album était également attendu après un relatif changement de leur style.
Le ton est vite donné: good bye le bon vieux son hip hop presque purement américain, et bonjour à toi, techno-pop. C'est presque un sacré changement de cap que G-Dragon, en tant que compositeur et parolier, a pris pour le groupe, puisque le premier album était plus dans le style rap- hip hop.
Voici donc un album de la trempe de la YG (avec la participation de Kush et Teddy) qui ne fait que confirmer l'originalité musicale de ce groupe aux multiples talents.

Commençons par l'introduction, intitulée Modu da sorichya (Everybody Scream), dont les paroles rappellent la volonté première du groupe: révolutionner l'industrie musicale. Le son est un peu underground, en relatif décalage avec les autres pistes.
Une introduction dans la lignée des précédentes, bien qu'on aurait aimé avoir une version longue... Petite déception donc, mais qu'importe, l'important restant que cette introduction met en place la note et le style de l'album, qui plaira aux habitués et attirera sans doute les non-initiés.

Pour la seconde piste, je vais invoquer vos souvenirs, ceux qui écoutent de la musique des années 90... Si John Scatman, et son hit éponyme de 1995 aux paroles très recherchées : « SKI BA BOP BA DOP BOP » vous ont marqué, alors jetez vous sur la seconde piste de Remember, puisque le refrain de Scatman y a été mixée, et le titre ne peut en rien vous l'indiquer: Oh, Ah, Oh.
Autant dire qu'à l'écoute, c'est surprenant, voire agréable pour les nostalgiques des années 90.
Un son résolument techno, une musique qui vous donne plus envie de hurler les trois syllabes que de danser dessus, c'est assez sympathique de le faire en chœur.
En tout cas, si vous ne vous souvenez pas du titre, on peut difficilement faire plus simpliste.

Pour la troisième piste, ce n'est pas "let's go West" comme les Big Bang l'affichent dans le clip, mais Let's go to the Byeolgeun noeul (Sunset Glow). Chanson titre de l'album, elle fut aussi le teaser video lors de sa sortie : un bus scolaire, qui débarque sur la plage, et les Big Bang qui sortent et font face à la mer, le tout au ralenti.
Tout d'abord, sachez que cette chanson est une reprise d'un énorme hit datant de 1988 du chanteur populaire Lee Moon Sae, mais l'approche est totalement différente. Une chanson au rythme joyeux, plutôt pop avec néanmoins des sons électro, décidément récurrents. Elle met de bonne humeur et donne envie de danser, et de chanter comme ils le font dans le clip sur le bus devant la plage, ou sous le soleil. Ajoutons que les paroles, y compris celle des parties rap de G-Dragon et T.O.P sont faciles à assimiler. En live, la chanson est couplée à une chorégraphie soignée, avec des pas donnant le sourire. Bref un bon petit tube!

Banjjak Banjjak (Sparkling Sparkling), la quatrième piste, est assez entraînante elle aussi. Cela dit, arrivé à la 4e chanson, on commence un peu à se lasser de la touche techno pop qui semble chère au coeur de G-Dragon... Un peu trop peut-être.

L'unique solo de l'album est pour le petit frère du groupe, Seungri!
Strong Baby est un solo osé pour ses paroles un brin provocatrices qui ont valu à l'album la mention « interdit aux moins de 19 ans », ce qui reste un peu amusant, étant donné que le jeune chanteur est encore mineur.
Quand bien même TaeYang et Daesung ont les voix les plus mûres et mélodieuses, il faut admettre que la chanson, pour son rythme assez addictif avec ses applaudissements et les passages où Seungri parle avec une voix sexy, est assez plaisante. Pas de réelles critiques sur la voix de l'interprète donc, c'est un peu dommage que les sons finissent par être répétitifs. Les paroles sont également discutables.
Par ce solo, dont il a créé la chorégraphie, Seungri semble vouloir s'imposer non plus en tant que maknae, mais en tant qu'homme et viril avec ça! Bonne idée d'avoir laissé un solo au plus jeune du groupe, qui en réclamait un depuis quelques temps.
Capricieux le Maknae? Allons, un homme, un vrai, ça ne fait pas de caprices...

Après le sexy Strong baby, planons vers une chanson bien représentative du groupe. Cap sur Wonderful. La chanson est typiquement "Big Bang", rien de particulier à signaler. C'est donc pas si « wonderful » que ça...
Un refrain néanmoins accrocheur, et toujours une touche techno pour coller au ton de l'album... Rien de bien novateur en somme, un peu déjà-vu même... Ah si, les sons de fond font parfois penser aux vieux jeux d'arcade, genre Pacman. C'est fou ce qu'ils arrivent à faire avec des sons électroniques!

Meongcheonghan sarang (Foolish Love) a été également présentée en live, et cela est assez étonnant, puisqu'elle est bien plus douce que les autres morceaux. La part belle est donnée aux deux rappeurs, ce qui est assez souvent le cas chez les Big Bang. Mais n'allez pas croire que les autres sont oubliés, oh non, loin de là, puisque c'est Seungri avec une voix placide, qui la débute, rompant ainsi avec l'ouverture habituelle par T.O.P. ou G-Dragon. De plus, les paroles, tristes, collent assez bien aux voix des trois plus jeunes. Bref, un petit coup de cœur pour cette chanson mélancolique. On pourrait juste conseiller à Taeyang d'user avec modération de sa voix de fausset.

Et c'est parti pour les remix et « nouvelles » versions!

On commence avec une version acoustique de Haru Haru (Day by Day), hit du précédent mini-album d'août, Stand up. Rien de changé côté paroles, mais la chanson est bien plus déprimante que l'originale. Le piano, qui composait l'entrée sur cette dernière, constitue désormais toute l'instrumentale de la chanson avec la guitare acoustique, qui n'en est que plus relaxante à écouter.

Le remix de Geojitmal (Lies), leur tube de l'année passé, est nettement moins bien que l'originale. Trop de techno tue la techno. Bien dommage de l'avoir mis dans un album, au lieu de mettre une nouveauté.
Il en va de même pour celui de Majimak insa (Last Farewell), même si cette version n'est pas trop mal.

Pour clore cet opus, place à Remember, qui est la version coréenne de la chanson chantée en anglais dans leur album japonais Number 1. Le rythme entre hip hop et pop est plutôt sympathique. Des paroles facilement retenues (le jeu de mots avec le titre ne fonctionne qu'en anglais; dommage), une mélodie plutôt chouette, une bonne combinaison, peut-être un peu trop simple.

Big Bang nous a donc offert ici un assez bon album avec de bonnes surprises comme Byeolgeun noeul (Sunset glow) et Meongcheonghan sarang (Foolish love), ou même le solo Strong Baby. On peut quand même déplorer le fait que l'aspect techno répétitif des chansons finisse par être lassant. De plus, certaines chansons laissent une impression de déjà-vu, sans oublier la déception d'avoir deux pistes de remix plus ou moins superflues. On aurait mieux aimé que ces deux pistes soient utilisées pour offrir de la nouveauté, surtout quand on connait le rythme de sortie des gros albums du groupe. Il est assez évident que ce changement de style est la suite logique de l'évolution du groupe, qui n'a désormais plus besoin d'être promu comme un bon groupe de hip hop. Bien installé comme un groupe talentueux et à succès, les Big Bang peuvent désormais surfer sur la vague de la créativité... Attention toutefois, à ne pas lasser ni à perdre des fans en cours de route!