Live Report

Concert de Youn Sun Nah à Paris

16/05/2009 2009-05-16 22:30:00 KoME Auteur : Jade & Andrea

Concert de Youn Sun Nah à Paris

Concert de Youn Sun Nah à Paris au Sunside (chatelet)


© © by: Nah Inu / ACT
12 mai 2009, 20H30, nous voici face à un tout petit club de jazz perdu dans les rues de Chatelet, (premier arrondissement de Paris) : le Sunside, là ou Youn Sun Nah va donner, durant sa tournée, son premier concert en France. L'ambiance est parfaitement jazzy, les murs sont décorés de peintures d'artistes jazz et une toute petite scène fait face au public. A tout casser une quarantaine de personne auraient pu se tasser dans la salle, mais pas plus.

Enfin installées et curieuses nous attendons patiemment 21H quand Ulf Wakenius arrive enfin et s'installe sur scène en compagnie de sa guitare classique. Il prend le micro et explique que comme le veut la tradition du jazz, la chanteuse ne viendra sur scène que lors de la troisième chanson. Ulf Wakenius dégage quelque chose d'incroyablement sympathique, et après avoir mis le public à l'aise en quelques mots seulement, il se lance dans son premier morceau.
Il en joue deux à la perfection, démontrant son incroyable talent de guitariste. Ses doigts courent sur les cordes, tapant de temps en temps le rythme sur sa guitare. Inutile de préciser qu'il était en totale communion avec sa musique.
C'est à la fin de la deuxième chanson qu'il s'est levé pour annoncer la, je cite, « Magnifique Youn Sun Nah ». La jeune femme est alors arrivée vêtue d'une tenue à la fois simple mais originale, armée d'une grâce incroyable. S'installant sur scène elle s'est d'abord adressée au public en anglais, en français, puis en coréen, mais il semble qu'elle soit beaucoup plus à l'aise avec le français qu'elle parle couramment. Après quelques mots partagés, des yeux brillants d'excitation et un sourire au coin des lèvres, Youn Sun Nah a commencé sa première chanson qui est aussi la première piste de son album Voyage intitulée Dancing With You.
Au son de sa voix tout le monde s'est senti hypnotisé. Dancing With You est une chanson jazzy très douce et reposante. Simplement accompagnée d'une guitare classique, sans oublier le petit clavecin portable qu'elle avait apporté, la chanteuse nous dévoilait cependant seulement quelques bribes de ses capacités. Mais cela, nous l'ignorions encore, ayant déjà le souffle coupé par autant de prestance et de talent. La fin de la chanson nous a presque pris de court et c'est avec impatience que nous attendions la suite.
La seconde chanson tirée aussi de l'album est Calypso blues (une reprise du mondialement connu Nat King Cole) et de suite, un rythme légèrement plus marqué s'installe. Youn Sun Nah chante d'une voix plutôt haute alors qu'à l'inverse, la mélodie jouée par Ulf Wakenius est grave, presque résonnante, rappelant la basse. Le public bat le rythme d'un léger haussement de tête et nous sommes surpris d'entendre la chanteuse monter dans les aigus, sa voix déjà pure et claire se transformant en celle d'une mezzo-soprano sortie tout droit d'un opéra. De quoi vous figer sur place. La chanteuse vous emporte avec elle, et je peux vous assurer que dès que l'on a mis un pied dans son monde lyrique, il semble impossible de revenir sur terre.
La troisième chanson quant à elle est un morceau brésilien qui ne figure pas sur l'album. Youn Sun Nah va chanter tout en portugais ce morceau chaud et rythmique, digne d'un pays qui l'est tout autant. La question est : combien de langues parle-t-elle ? Entre l'anglais, le coréen, le français et désormais le portugais, Youn Sun Nah et Ulf Wakenius semblent être capable de prodiges, dont celui de rendre bouche bée une salle entière. Une petite salle, soit, mais regorgeant de grands amateurs de jazz qu'il fallait séduire. Mission accomplie ! Autant vous dire que ce fut chose faite et archi faite.
Arrive alors le quatrième morceau : The Linden (Lars Danielsson et Lina Nyberg). La voix de Youn Sun Nah s'élève de nouveau et elle semble presque raconter une une histoire, parvenant à atteindre des notes aussi impromptues que magnifiques. Elle est en parfaite communion avec Ulf Wakenius dont le jeu de guitare reste impressionnant. La mélodie est douce et vous berce malgré la légère note de tristesse qui s'en dégage. Pour ceux qui comprennent un peu l'anglais, les paroles sont absolument sublimes, mais même sans, la chanteuse parvient sans problèmes à faire passer ses sentiments grâce à sa voix et à sa présence.
Nous étions déjà plus que surpris, tombant progressivement amoureux après une telle prestation. Cependant ce fut définitif lorsqu'arriva la dernière chanson de la première partie : Frevo. (10e piste de l'album). Youn Sun Nah nous explique alors d'une voix douce et presque timide que pour cette chanson elle a besoin de se tenir debout. Et en effet, tout le monde avait presque envie de se lever. Il s'agit d'un morceau énergique et rythmé. A le vivre en live il est d'autant plus puissant que sur le CD, et entre la voix époustouflante de Youn Sun Nah et le solo de guitare effarant de Ulf Wakenius qu'il a fait durer sur scène, ce morceau était presque étourdissant. Youn Sun Nah vivait littéralement la chanson. Il était impossible de ne pas ressentir la force qu'elle mettait dans chaque syllabes et de ne pas frémir à ses haussements de notes aigus ou graves. Une fois terminée un tonnerre d'applaudissement retentit, le public criait et sifflait, époustouflé par une telle prestation.
Dès lors ce fut l'entracte mais les gens mirent du temps à bouger, encore sonné par une telle maîtrise de la scène et de la musique de la part de ces deux artistes. Le public semblait reprendre sa respiration (ce fut en tout cas notre cas) et cligner des yeux, comme pour se sortir de cette transe dans laquelle Youn Sun Nah nous avait emporté. Finalement l'entracte était le bienvenue pour reprendre ses esprits.
Un quart d'heure plus tard Ulf Wakenius revient sur scène. S'en tenant toujours à la tradition du jazz, il assure deux chansons, dont une tirée du répertoire des indiens d'Amérique du nord absolument épatante, avant que Youn Sun Nah ne revienne, cette fois-ci pour la dernière partie de ce concert. Voyage est la chanson suivante, et le titre phare de l'album. Lente, on a presque l'impression de sentir la mélodie se mouvoir, comme si la voix de la chanteuse donnait vie à chaque note. On en arrive à fermer les yeux et à se laisser porter, la mélodie nous permettant de laisser libre cours à notre imagination.
Le morceau suivant est de nouveau un morceau brésilien intitulé Doralice et c'est à ce moment là que la chanteuse nous explique que Ulf Wakenius est passionné par le Brésil, ce qu'il confirme en tournant sa guitare, dévoilant fièrement un sticker du drapeau brésilien. Un petit quelque chose d'indescriptible s'est créé entre le public et ces deux artistes. Les gens riaient sans honte à chaque petites blagues et à chaque petit clin d'oeil, des « bravo! » et des « encore! » résonnaient après chaque chanson et je vous le dis franchement, l'atmosphère était délicieuse. Ce morceau brésilien n'a fait que renforcer la bonne humeur déjà présente, ponctuée d'une sorte de silence éblouit. Tout le monde était sous le charme de Youn Sun Nah.
Arrive alors le prochain morceau : Shenandoah qui est une chanson traditionnelle. La première minute, la chanteuse chante totalement en a capella avant qu'Ulf Wakenius ne commence à jouer, et la mélodie s'écoule, douce et envoûtante. A ce moment là, si quelques membres du public parvenaient encore à résister au charme incontestable de la chanteuse, le prochain morceau eu raison de tout le monde. En effet, à notre plus grande surprise, Youn Sun Nah annonce timidement qu'elle va interpréter une chanson de Jacques Brel. Des murmures surprit se font entendre dans le public et la chanteuse se met à rire, murmurant un : « Oh, vous me pardonnerez...? » tellement bien placé que tout le monde n'a pu s'empêcher de rire. Youn Sun Nah a donc interprété Ne me quitte pas, très certainement la chanson la plus célèbre de Jacques Brel, un des chanteurs les plus connus de la chanson française. Et ce moment sera pour moi un moment inoubliable. Autant l'avouer, Jacques Brel, on connait ou on ne connait pas, ou peu. On le considère comme unique ou à l'inverse, commun. Mais Youn Sun Nah est parvenue par je ne sais quel miracle à donner à cette chanson quelque chose d'indescriptible, une sorte de grâce. Sa voix claire partant dans les intonations de mezzo-soprano, s'évertuant à jongler avec les tons, à jouer avec les mots, si parfaitement que le public en a perdu les siens. Tout le monde était cloué sur place, stupéfait. L'émotion était si intense qu'on a dû reprendre à plusieurs reprise notre respiration. Une telle voix et un tel talent étaient époustouflants.
Une fois terminée, le public était presque fou, hésitant entre rires et larmes. Les amateurs de jazz étaient tous amoureux, et je pense même que le plus gros rockeur de la planète serait tombé sous le charme.
Youn Sun Nah reprend alors le micro : « Maintenant nous allons interpréter la dernière chanson du concert... »
Ce fut le déclic. Des « Non! » ont retentit de partout dans le public et des « ouuuh » à la fois tristes et amicaux. Touchée, Youn Sun Nah continue alors : « ...Ou pas. ». Tout le monde a rit, et l'ambiance était parfaite. Elle a enchaîné alors sur une chanson présente dans l'album : Jockey Full Of Bourbon (de Tom Waits). Ambiance jazzy et rythmée, sa voix s'est soudain faite grave et sensuelle, murmurant de temps en temps, accentuant certaines syllabes et chantonnant le refrain comme une incantation. A l'inverse des autres chansons, dans celle-ci, Youn Sun Nah prend, à certains moments, une voix très grave presque rauque, prouvant encore une fois l'immensité de son talent, et la portée de sa voix couvrant plusieurs octaves. Le public l'applaudit avec passion, de nouveau hypnotisé, Ulf Wakenius s'est alors levé, et après des « Bravo! » à n'en plus pouvoir, ils ont voulu quitter la salle...En vain. Voyant que tout le monde leur demandait un bis, ils sont revenus et j'aurais été prête à m'allonger parterre pour faire la grève de la faim si je n'avais pas eu mon bis.
De cet air à la fois timide et adorable, Youn Sun Nah a reprit le micro : « Vous savez qu'un artiste attend ce moment toute sa vie ? ». Sa voix tremblait d'émotion et nous étions tous dans le même état. Touchée, elle a annoncé la chanson suivante : Une chanson traditionnelle coréenne nommée Arirang. Tous les coréens présents dans la salle ont été agréablement surprit, surtout quand elle leur a demandé de chanter avec elle. C'est à ce moment là que ses racines coréennes on reprit le dessus. Chanter cette chanson dans sa langue natale devait être quelque chose de très important pour elle car même la plupart des français qui ne comprenaient pas le coréen, et pourtant comprenait l'anglais, on ressentit une émotion indescriptible lors de cette chanson. Vers la fin les coréens présents dans la salle chantaient avec elle, et les français chatonnaient simplement la mélodie, l'ambiance était divine.
De nouveau noyée dans les applaudissements, elle nous a chaleureusement remercié et s'est levée pour partir, mais non, le public l'en a de nouveau empêché. Elle est donc revenue seule cette fois-ci, pour assurer sa dernière chanson : Raindrops, pendant laquelle elle jouait d'un minuscule instrument à corde, rappelant étrangement une boîte à musique. Cette prestation a clôturé le concert de manière douce et mélancolique, mais aussi ponctuée d'humour. A un certain moment les paroles de la chanson étaient : « When I feel bad, I think about the things I love » (Quand je ne me sens pas bien je pense aux choses que j'aime) et Youn Sun Nah a commencé à citer un nombre incalculable de choses, des fleurs aux bonbons en passant par le kimchi, faisant rire la salle entière. Mais toutes les belles choses ont une fin et il a fallu dire au revoir. La chanteuse était submergée par l'émotion (et elle n'était pas la seule), enlaçant des gens qu'elle connaissait dans le public, nous remerciant, les yeux brillants de reconnaissance.

Avec un peu de recul on se rend facilement compte que les deux parties de ce concert étaient très bien structurées. La première était plus technique, mettant en valeur les nombreuses qualités vocales de Youn Sun Nah et le talent incontestable de Ulf Wakenius. La seconde partie, légèrement différente, était beaucoup plus personnelle. Mais dans les deux cas, l'ambiance était vraiment particulière, les deux artistes semblaient s'offrir au public sans fausse retenue.

Un peu après, le concert, nous avons pu faire dédicacer un CD et parler un peu avec la chanteuse. C'est une femme d'une gentillesse incroyable. Nous l'avons remerciée pour l'interview qu'elle a donné aux membres de KoME en Allemagne (que vous pourrez lire bientôt) et elle nous a chaleureusement remercié en retour : « Le monde est petit ! ».

Je suppose que ce live report est assez clair : Youn Sun Nah est une artiste qui vaut le détour, elle possède un talent incroyable tout en étant très modeste. Après avoir écouté une telle voix on comprend pourquoi elle a reporté autant de prix tout au long de sa carrière (dont le prix de soliste au Concours national de jazz de la Défense (1999), puis en 2003, le prix de l'artiste jazz de l'année (en Corée), elle a aussi été élue en 2005 comme la "Révélation Jazz" à Juan-Les-Pins et bien d'autre lorsqu'elle s'est produite à New York).
Nous espérons vraiment la revoir en concert, et si jamais vous en avez l'occasion, n'hésitez pas et aller la voir !

L'équipe de KoME tient également à remercier 'Frankie bluesy', le photographe qui a gentiment accepté de nous faire profiter de ses clichés.
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