Lee Jung Hyun - AVAHOLIC

Lee Jung Hyun fait un retour sur scène en grandes pompes avec un mini-album, célébrant ainsi ses dix ans de carrière après son premier album intitulé Let's go to My Star. Album, qui l'a propulsé au rang de Déesse de la Techno avec des tubes imparables de l'époque tels que Wa ou encore Pakkwo.

Avec ce nouvel opus intitulé Avaholic -mélange entre son nom anglais, Ava, et le suffixe "-holic" voulant signifier l'addiction - la chanteuse veut orchestrer son retour sur scène avec une stratégie marketing efficace : informations dévoilées au compte-goutte, et photos qui en ont fait réagir plus d'un. Notamment avec d'une part les jaquettes réalisées par Ken Sax et montrant la chanteuse dans un concept "Marie-Antoinette" avec teint de porcelaine et vêtement style XVIIIe siècle; et d'autre part les images du clip de Crazy où l'on voit notamment Lee Jung Hyun enchaînée et toute de cuir vêtue, entourée d'une demi-douzaine d'hommes à demi-nus. Tout était donc fait pour donner à ce comeback un air d'évènement à ne surtout pas rater. Ce qui était vital pour la chanteuse, victime depuis plusieurs années d'une chute libre de ses ventes d'albums, aggravé par la crise du marché du disque. Mais l'attention médiatique portée sur un CD ne signifie pas forcément que l'album en question soit d'un véritable intérêt. Et cela est malheureusement le cas pour cet album.

Pourtant, l'album commençait très bien avec Vogue Girl, une piste pop-électro accrocheuse usant de l'ingrédient magique auquel ont eu recours dernièrement les Super Junior ou plus récemment les 2NE1, à savoir les gimmicks vocaux qui, accompagnés par la chorégraphie, donnent une irrépressible envie d'exécuter les petits mouvements de danse. Le tout en chantonnant les petits "di li di di di it girl" agrémentant la chanson. Probablement l'un des tubes imparables de cet été.

Seulement, les choses se gâtent par la suite avec Crazy, la piste principale. Bien que les ingrédients d'une bonne chanson soient là, avec un refrain assez fédérateur et des couplets plutôt charismatiques, la voix de la chanteuse ne pouvait pas être plus énervante en voulant paraître sexy à la manière d'une Britney Spears au paroxysme de la provocation. La sauce prend mal et on est pas au bout de nos surprises . Neon naekkeo (You're mine), loin d'être aussi désagréable que la piste précédente, n'a pourtant tout simplement pas de véritable intérêt à l'écoute. Idem pour 2night qui a tout de même le mérite de ne pas bénéficier des étirements vocaux de la chanteuse sur un son plus actuel avec la présence d'un rappeur comme dans une bonne partie des nouvelles sorties coréennes ces dernières années.

Heureusement, les choses s'arrangent plus ou moins bien avec Miro, divisée en deux parties. La première, intitulée Miro I est un simple interlude musical constitué de la mélodie d'une boîte à musique sur laquelle Lee Jung Hyun entonne doucement l'air. L'ensemble plaisant laisse ensuite place à la seconde partie de la piste, baptisé logiquement Miro II. Plus proche du concept véhiculé à travers le photoshooting pour la jaquette du disque, cette chanson est certainement celle qui est la plus intéressante du lot. Rythme assez lent et paroles en anglais et en coréen sont au rendez-vous pour une piste enivrante où il suffit de se laisser bercer par la douce mélodie synthétique insufflant un très léger côté musique française qui clôt donc l'album sur une bonne note.

Bien qu'il y ait des pistes intéressantes, on est loin de l'efficacité, du punch et même du léger côté Björkesque des premiers travaux de l'artiste coréenne. L'album est plutôt mitigé et les ventes le montrent bien : sorti le 19 mai dernier, le disque peine à entrer dans le Top des meilleures ventes en Corée du Sud.