Interview

Interview de Drunken Tiger

24/03/2010 2010-03-24 10:49:00 KoME Auteur : Lena Traducteur : Jade, Andrea, Julien, Pouchka, Hanachan

Interview de Drunken Tiger

Drunken Tiger parle de ses origines, de sa musique, de ses fans internationaux, et de ses désirs pour le futur.


© Jungle Entertainment
Pourriez-vous vous présenter pour KoME ?

DT : Oh hello mes fans d'un autre pays! Je suis Drunken Tiger JK , aka Tiger JK aka Jaguatirica 51 aka Pedro Gustavo aka Ol' Drunken Tiger.
Merci pour cette interview. Bienvenue dans le côté sain de mon esprit!


Comment avez-vous atterri dans le monde du Hip-Hop et quand avez-vous décidé de devenir un artiste Hip-Hop?

DT : J'ai toujours été fan de hip-hop. Bien sûr j'ai toujours écouté ce qui passait à la radio -- pop, rock, métal, dance -- n'importe quel morceau, mais ça a été une épiphanie quand j'ai écouté du hip-hop dans la rue. Les beats étaient crus et ce que scandaient les rappeurs semblait bien plus proche de la réalité. Ils s'habillaient comme vous et moi (ou vice versa), leur parler était frais et ils avaient ce que l'on appelle maintenant "la cool attitude". La façon dont ils exprimaient leurs pensées -- utilisant les sons et métaphores librement -- m'a vraiment plu. Je suppose que dans ma tête d'adolescent ça avait l'air super cool, de pouvoir parler de tout et n'importe quoi sans faire attention à l'opinion publique, ça collait parfaitement à mon âge et au côté rebelle de l'adolescence. Ensuite je m'y suis vraiment intéressé, et j'ai réalisé qu'il y a bien plus dans le hip-hop que le simple fait de cracher sur quelqu'un ou de parler des fesses d'une fille. C'est poétique -- le hip-hop permet de s'exprimer pleinement à travers les mots et le rythme. Grâce au hip-hop vous pouvez être qui vous voulez tant que vous avez votre propre style. Vous pouvez être petit, gros et couvert de cicatrices -- tant que votre flow est bon, vous pouvez être une star (ou un rappeur) parlant de ce qui se passe autour de vous ou dans votre tête.


D'où vient le nom Drunken Tiger?

DT : Je suis né dans l'année du Tigre. Et comme je suis né avec une ride bizarre sur le visage qui ressemble à un tigreau, les gens ont naturellement commencé à m'appeler "Tiger" (ndlr: tigre). Maintenant faisons avance rapide jusqu'à mon histoire à Los Angeles. Les boissons alcoolisées ou les "40" comme on les appelait, étaient populaires -- c'était une grosse bouteille de bière avec 40 degrés d'alcool dedans (c'était le truc dans ce temps là). De plus, les rappeurs du nom de The Alcoholiks et Likwid Crew -- ils étaient les maîtres à LA en ce temps-là. J'étais un grand fan d'eux et bien sûr boom! Tout le mouvement Wu Tang était énorme ! Donc tout naturellement, ils m'ont tous influencé. Mais ce qui m'a vraiment plu ce fut le petit côté kung-fu, "The Drunken Master". J'étais à fond comme les Wu Tang Clan l'étaient avec leur style kung-fu old school, et la façon dont ils partageaient leur philosophie avec leur beats. Ça fait cliché, mais pour un asiatique, si Wu avait pu devenir populaire, je le pouvais aussi. Donc quand ils disent que Wu c'est "pour les gosses", c'est vrai. HA! Dans le film Drunken Master, à chaque fois que le héros est saoul, il se bat encore mieux. J'ai pris cela au sens littéral et j'ai commencé à appeler notre clique Drunken Tiger. A chaque fois que l'on était bourré, notre flow était meilleur, notre rap de même, et on se sentait plus fort, les filles semblaient plus belles -- on était une bande d'idiots.


Drunken Tiger a influencé la scène hip hop coréenne, mais qui ou quoi a influencé Drunken Tiger?

DT : Le Hip-hop en tant que culture, que style de vie, et ce que cela signifie pour un gars comme moi qui ne se fondait pas dans la masse -- ça m'a donné un exutoire. Le Hip-Hop est vraiment un style de vie - attendre que Yo! MTV Raps arrive à l'écran pour pouvoir enregistrer mes clips favoris, faire parti du cercle, juste pouvoir écouter du freestyle, les fêtes, faire la queue pour voir un concert -- C'était juste excellent mec! La mode était sympa aussi, tout était génial. De 2Live Crew blaguant sur le sexe (un de leurs membres était chinois!) à NWA hurlant à propos du gangbanging, en passant parSlick Rick et ses mythos. Das EFX n'était pas encore connu et puis il y a eu ATCQ (A Tribe Called Quest), De La Soul, the Zulu Nation, et Public Enemy qui crachaient sur le système. Et de temps en temps je décrochais un peu en écoutant du reggae ou du dancehall, ou simplement de la bonne vieille soul avec les sons des The Roots et Mos Def de la côte Est, à ceux de la côte Ouest groovant avec Dr. Dre et Snoop Dogg -- Il y a des tonnes de MC que j'adorerais citer mais je crois que ça dépasserait largement le temps de l'interview.


Vous aussi avez joué un rôle important dans les changements qui sont intervenus au niveau de l'industrie musicale coréenne, et pourtant vous n'êtes pas connus de tous nos lecteurs. Quelle chanson choisiriez-vous pour définir Drunken Tiger? Et pourquoi opter pour celle-ci?

DT : Je ne suis pas connu de tout le monde ici non plus (Bien que ça ait peut-être changé un peu depuis la sortie de mon 8e album). Cela fait presque 15 ans maintenant. Quand j'y repense, j'étais un gosse qui faisait ce qu'il pensait être cool et j'affectionne particulièrement ces souvenirs -- les bons et les mauvais moments tous ensemble. Je suis fier de ce que j'ai accompli, de mon travail précédent, mais pas particulièrement parce que je pense que tout était bon. Quand j'écoute une partie de mes anciens morceaux, j'ai qu'une envie c'est de les effacer de la banque de données qui se trouve dans ma tête.

Mais après tout ce "blablabla", "je suis comme ci, comme ça", et après tous ces rythmes qui se la jouent, le morceau qui reste vraiment le plus vrai dans mon coeur-- je choisirai 8:45 Heaven, le titre que j'ai écrit pour ma grand-mère.



Ayant dit ça, j'ai sorti 8 albums (sans compter tous les featurings que j'ai fait pendant 10 ans). J'ai tendance à réagir à ce qui se passe autour de moi au moment présent, ou aux saisons lorsque j'enregistre. Je suis assez schizophrène -- j'ai tellement de personnalités qui je suppose sont gravées dans mon esprit, venant de tous les styles de musique que j'ai écouté lorsque j'étais jeune. De temps en temps je me sens comme une racaille, mais parfois c'est l'intello qui est au bar et qui se fait rejeter par toutes les filles qui prend le dessus.

Sur mon 7e album, j'ai dit ce que le hip-hop était pour moi ce qu'il devait être. Sur le 8e, je me suis coupé en deux -- mon côté "feel good" (ndlr: ça va) et mon côté "feel hood" (ndlr: côté gangster) d'où le nom feel ghood muzik). C'est très difficile de choisir un morceau en particulier pour décrire Drunken Tiger. Allez sur iTunes, téléchargez mon 8e album et à vous de me dire! (LOL)


Peut-on espérer une sortie dans un futur proche ?

DT : Actuellement chez Jungle Entertainment, nous nous concentrons sur le nouvel album de Tasha. Ce sera un album hip-hop. Après quoi, j'ai tellement de projets sur lesquels je travaille -- un album semi reggae/hip-hop, un projet d'album de groupe avec Ann, Tasha, et moi-même mais aussi Roscoe Umali. Et vous verrez aussi beaucoup de collaborations avec des artistes américains.


Si vous aviez l'opportunité de collaborer avec un artiste américain ou européen, qui choisiriez-vous ?

DT : J'ai eu de la chance quand God MC Rakim a apporté sa collaboration sur mon 8ème album – c'était comme un moment historique pour moi (genre: QUOI?!), Rakim m'a béni de ses paroles dans la chanson Monster, Rakka des Dilated Peoples y a également participé ainsi que Stylistic Jones des The Likwid Crew – Je n'en croyais pas mes oreilles. Je veux continuer à construire, je ne veux pas que ça n'arrive qu'une fois et j'aimerais travailler encore avec de grands artistes.

J'aimerais aussi travailler avec Damian Marley, ce serait complètement fou d'avoir Slick Rock sur mon album, Mos Def, The Roots, d'avoir une chanson de Dr. Dre -- haha! -- ce serait incroyable. Wu Tang Clan et Drunken Tiger, – ça sonne juste parfaitement bien – j'aimerais que ça arrive. Avoir une piste créée par RZA, avoir la totalité des Wu dans l'immeuble aussi (sourire), et hey, pourquoi pas Beyonce, Erika Badu, Jill Scott, Qtip, Primo, Snoop Dogg, Eminem, Busta Rhymes, MIA? La liste est infinie...

Je suppose que c'est une réponse typique mais qui sait, peut-être qu'un de ces artistes lira cette interview et m'appellera. (LOL)

En parlant d'artistes européens, beaucoup de mes amis sur Twitter m'envoient des liens afin de faire mon éducation à ce sujet.
Il y a de nombreux excellents artistes là-bas avec qui je voudrais travailler et qui ne sont pas nécessairement célèbres.

Et représenter tous mes frères et soeurs asiatiques !


Quelle est votre opinion sur l'industrie musicale coréenne et internationale?

DT : J'avais l'habitude d'être contre l'industrie. J'étais un jeune rebelle qui détestait tout à ce sujet. Je trouvais la musique produite banale et j'ai détesté le fait d'avoir été mis de côté parce que mon style était différent. Mon album était banni la plupart du temps, et je ne pouvais pas me produire sur les plateaux de télévision pour gagner ma vie.

Mais aujourd'hui, j'en profite, pas dans le sens «Je suis le plus grand, je vous donne à tous ma bénédiction", mais je suis plus vieux maintenant et étant dans ce milieu depuis longtemps, je suis capable de comprendre ce par quoi les jeunes artistes doivent passer. Ces enfants sont dévoués, ils travaillent vraiment dur pour arriver là où ils sont maintenant.

Cependant, je pense que la K-Pop a besoin de plus de diversité musicale. Les groupes commencent à tous se ressembler, comme si une usine les clonait, et les nouvelles chansons me font penser à des remixes de vieux titres. Je sais qu'il y a de merveilleux morceaux de genre divers qui ont beaucoup de succès dans les petits clubs, mais les artistes ont du mal à pouvoir en vivre, il leur faudrait plus d'exposition au grand public.
J'ai réalisé que la K-Pop était devenue très populaire avec de nombreux fans à l'étranger - je n'en avais aucune idée jusqu'à ce que j'arrive sur Twitter (haha!). Mais sérieusement, il y a tant d'autres jeunes talents que vous devriez connaitre... J'espère pouvoir vous présenter quelques-uns d'entre eux ...


En tant que leader du The Movement Crew, qu'est-ce que The Movement Crew représente pour vous en un mot ?

DT : Je ne suis pas le leader, je suis juste le plus vieux de la bande. The Movement représente le fait d'être honnête avec la culture hip-hop et avec soi-même, faire de la bonne musique et la laisser s'étendre à d'autres (et vivre de ce que tu aimes faire). The Movement a commencé car nous n'arrivions pas à obtenir le soutien des médias coréens – Pas de télé, pas de radio, aucune émission où se produire. Même nos vêtements, nous portions ce que personne ne comprenait.

Mais il y avait quelques clubs qui jouaient de la musique hip-hop où les b-boys se retrouvaient et où les MCs avaient des soirées où on leur donnait carte blanche pour se produire. 20 à 30 personnes se rassemblaient afin de nous voir sur scène – c'est devenu The Movement. Nous sortions dans les rues et commencions à organiser nos propres concerts, nous donnions des stickers et des cassettes, jamais nous ne pensions que nous deviendrions aussi connus, et encore moins qu'un jour nous en parlerions dans des interviews.


Qu'aimez-vous le plus et le moins dans le fait d'être un artiste célèbre?

DT : Je n'ai jamais été affecté par cela, certainement parce que je ne me suis jamais vu comme une célébrité. Je ne vis pas à Séoul. J'habite en dehors de la ville et quand je sors de chez moi, les gens me saluent et je les salue en retour. Ils savent qui je suis, où je vis, même où j'enregistre mes titres. Les gens de ma ville, ils sont comme ma famille. Ils sont tous attachés à moi comme si j'étais un de leurs enfants. J'enregistre, je sors mon album, et je suis sur la route de ville en ville, l'engouement de la foule, j'adore cette énergie - c'est comme Woodstock. Je vis pour ce moment et quand tout est fini, je suis chez moi, je me repose.

Je n'ai jamais vraiment été sous les projecteurs des médias. Parfois, je me demande d'où viennent les gens qui remplissent les salles de concert quand je joue. Mais avec ce 8e album, je me suis un peu ouvert à eux et ils se sont ouverts à moi. J'apparais parfois dans certaines émissions télé, et oui, beaucoup de gens semblent me reconnaitre quand je sors en ville mais rien n'a changé. J'apprécie tout l'amour et le soutien que je reçois. Et mes fans fidèles sont heureux de voir qu'on me donne enfin une certaine reconnaissance après 10 ans dans l'industrie.

La seule chose concernant la célébrité qui pèse sur mes épaules, c'est le fait d'être responsable. Je ne peux pas agir comme un fou en public. J'ai besoin d'apprendre à contrôler mes pensées aussi bien que mon humeur. Je ne peux pas sauter de la voiture avec une batte si quelqu'un m'énerve. YouTube nous surveille...


Avez-vous prévu, ou souhaitez-vous jouer à l'étranger?

DT : Oui. Mais je ne veux y aller que si je suis à 100%.

J'adore les concerts - c'est ma passion. J'ai été inspiré par Busta Rhymes, The Roots, Mos Def, Cypress Hill, The Pharcyde. Quand il s'agit de faire des concerts, je veux que les gens lévitent. Je ne veux pas avoir l'impression de passer des auditions pour American Idol (ndlr: A la recherche de la Nouvelle Star) en face de Simon et sa bande.

La plupart de mes chansons sont en coréen, mais la musique est le langage universel qui rassemble les gens, peu importe où vous êtes. Je viens de découvrir récemment que j'avais quelques fans à l'étranger - je suis en contact avec eux sur le net, je veux qu'ils nous connaissent mieux ma musique et moi... Et quand je tisse des liens avec mes fans, j'imagine le moment où je pourrais voler jusqu'à eux pour les rencontrer.

En 10 ans de carrière, quel moment choisiriez-vous comme le plus inoubliable?

DT : A) Ma première émission télé. Le DJ m'a donné 30 secondes pour faire ce que je voulais parce qu'un boysband n'était pas venu. Tout le monde partait. J'ai sauté sur la scène et j'ai commencé à parler dans le micro. C'était à une époque où les fans étaient encore plus hardcore que ce qu'ils sont aujourd'hui. Je n'étais vraiment personne. Certains me faisaient des gestes de dédain en partant, mais 3 gosses dans le public sont restés pour entendre ce que j'avais à dire. Durant mes 30 secondes de gloire, ils sont devenus mon premier fanclub, Tiger Balm. Nous restons toujours en contact.

B) Le jour où je me suis réveillé paralysé. Je ne pouvais pas bouger, j'ai été transporté à l'hôpital, eu une ponction lombaire, IRM, tous ces trucs funky. C'était une myélite, j'ai pensé à ce moment là que ma vie était fichue.

C) Le jour où j'ai pu à nouveau marcher sans ma canne.

D) Et probablement maintenant, ce moment inoubliable - Je suis en train de le vivre.


Dans une interview réalisée lors d'une émission coréenne, vous avez confié vouloir être célèbre, est-ce correct ? Nous constatons que vous avez de plus en plus de fans brésiliens et internationaux en général, via Twitter. Avez-vous déjà pensé sérieusement à utiliser ce genre d'outils pour parvenir à la célébrité et à la reconnaissance?

DT : La célébrité n'est qu'une illusion, mais cette illusion est aujourd'hui en train de devenir un outil indispensable pour obtenir ce qu'on veut plus facilement. Une fois que l'illusion s'estompe, ceux qui la pensaient réelle perdent la tête.

Personnellement, je pourrais m'en sortir sans la célébrité. Il y a des gens qui aiment ma musique sans pour autant venir à ces émissions télés, qui donnent une bonne image aux artistes, et je n'ai pas besoin de ça pour que ma vie soit sauve (rires). Mais ils viennent à mes concerts.
Ce qui est délicat avec la télé, c'est que quand je devais me faire entendre, quand j'avais un message important à faire passer, pas seulement à mes fans mais à tout le monde, j'en étais incapable. C'était une impasse. Je ne pouvais rien faire. La télé ne se préoccupe que de ce qui leur rapporte de l'argent. Et l'argent est alimenté par ces gros labels avec des tonnes de fans. Mais cette fois, j'ai pu faire quelques émissions pour faire savoir aux gens que j'existe et que contrairement à ce que beaucoup pensent, je ne suis pas un voyou qui saute à la gorge des gens (rires). Plus sérieusement, je me suis mis à Twitter parce que j'en avais assez que les dossiers de presse, qui me servaient de promo, se retrouvent à la poubelle, ou que mes propos soient déformés et sortis de leur contexte par les médias.

Un de mes bons amis a ouvert un compte Twitter pour moi et n'arrêtait pas de me harceler pour que j'y jette un œil. Je n'étais pas très intéressé. Un soir, il est venu dans mon studio et a allumé son Macbook en disant, "J, fais-moi confiance et écris quelque chose." Voilà comment ça c'est passé.

J'ai ensuite vite réalisé qu'il y avait des gens un peu partout qui savaient qui j'étais. Des fans des Philippines et du Royaume Uni sont venus me parler. C'était génial de se connecter avec des gens dont j'ignorais même l'existence. J'ai alors eu l'occasion de montrer un autre côté de moi, mon côté 'feel good' -pub éhontée, désolé (sourire). Je n'ai pas pris tout cela très au sérieux, dans le sens où je n'y étais pas pour faire ma promotion ou pour agresser les gens (rires). Pour moi, ce n'était qu'un moyen de discuter avec quiconque intéressé par mes banalités. C'était un bon outil pour faire savoir que je n'étais pas un voyou qui agressait les gens sans raison. Et je n'ai pas besoin d'y écrire un roman en attendant que quelqu'un m'écoute. Je peux parler avec mon public directement.

La masse de fans au Brésil a commencé un soir. Au début, c'était une personne qui m'appréciait depuis le jour où j'avais commencé Tiger Balm avec trois personnes et qui commentait cette citation de Paulo Coelho, "Les haineux ne sont que des admirateurs frustrés qui n'arrivent pas à comprendre pourquoi tout le monde t'aime." On a alors commencé à parler de cette citation, puis j'ai écrit quelques mots en portugais, et boum, cette fille et d'autres personnes ont lancé Jaguatirica51, mon fan club brésilien. Je les adore et avec un peu de chance, je deviendrai assez connu pour me payer un billet d'avion et voler là-bas pour y faire un show.


Pour en revenir au public coréen, celui-ci aime plus naturellement les 'tendances' actuelles, comme les chansons accrocheuses et les chorégraphies faciles à retenir ?

DT : Sans vouloir énerver qui que ce soit, ces soit-disantes "chansons accrocheuses" ont toujours fait partie de la musique hip-hop. C'est ce qui se faisait déjà dans les années 90 -- J'entends beaucoup de paroles et de concepts de nos jours qui ont en réalité déjà été fait par les MCs auparavant. Mais on n'a jamais eu aucune reconnaissance. Les producteurs nous prenaient à la légère et se moquaient de nous en disant que ce n'était pas de la musique. Ça cartonnait auprès de nos fans et des gens qui allaient danser en boîte de nuit. Mais puisque ça ne passait pas à la télévision, aucune de ces masses n'en a jamais rien su.

Cela dit, je suis ouvert aux nouvelles idées et aux nouvelles tendances. Je les apprécie, mon bébé les apprécie. Il y a un temps pour les travaux plus sérieux et consciencieux, et un temps où tu as juste envie de te tourner vers quelque chose qui fait sourire tout le monde. Pour moi, le hip-hop, c'est créer les tendances plutôt que de les suivre. Les MCs, les b-boys, DJs et artistes - ce sont tous des créateurs de tendances.

Penses-tu que tu feras quelque chose de similaire à cela pour être au sommet de la vague ?

DT : Tout dépend de mon humeur lorsque je suis en studio, je suppose. Qui sait, peut-être qu'un jour, j'aurai envie de danser le hip-hop. Je pense aussi à faire une chanson avec rien d'autre que des répétitions en ce moment - ça ressemblera à ’@drunkentigerjk @drunknetigerjk @drunkentigerjk (x30).


Qu'est-ce que tu préfères ? La musique "soda" contemporaine, qui devient un énorme tube sur une courte période (comme la musique d'idoles) ou la musique, qui certes, n'est pas la tasse de thé de tout le monde, mais qui reste dans les esprits d'une majorité sur la longue durée?

DT : Les deux. En tant que chanteur, tu veux toujours faire un hit dont tout le monde chantonne l'air et les paroles. Mais en tant qu'artiste, tu veux que ton morceau transcende le temps.

Ce que je veux faire et ce qui est possible ne tient qu'à vous en fait.


2010, l'année du tigre. Y a-t-il des objectifs spécifiques que tu espères atteindre pour ta musique et toi-même?

DT : Il y a en a tellement. Je veux me retrouver face à un génie tout droit sorti d'une lampe (rires). Je veux que la musique de Tasha se répande dans le monde entier parce que je pense vraiment qu'elle est la seule et unique. Nous n'appartenons pas à de gros labels - et ne pas être d'une grande maison de disque signifie sortir sa musique par-ci par-là mais, je pense qu'elle mérite cette chance. Ann et Roscoe Umali sont aussi de Jungle Ent - ils méritent une reconnaissance de malade, ce sont d'incroyables artistes.

Je travaille sur la construction d'une clinique pour les personnes souffrant de maladies rares comme la maladie de Charcot, la myélite, etc... Je veux rassembler assez d'argent et me faire connaître pour atteindre mes buts. Ça demandera probablement un temps fou et beaucoup d'efforts, mais c'est un projet en cours. Avec un peu de chance, un jour, je serai présent au moment où ce but aura été accompli.

En somme, je pense que 2010 sera une excellente année pour nous tous.

Et enfin, je veux la paix dans le monde et un iPad. ;)


La relation entre une star et ses fans peut être très étrange, plus particulièrement dans la vraie vie. Comme vous le savez avec les idoles, les jeunes fans ont tendance à courir vers eux en criant, et les choses tournent souvent au chaos. Ou bien ils prennent une photo de vous sans vous en demander la permission. Cela nous amène à demander, quel genre de traitement espérez-vous recevoir de vos fans ?

DT: J'ai besoin d'amour. Si les filles courent vers moi, j'apprécierais beaucoup --minas les filles, s'il vous plaît, courrez vers moi et donnez moi un peu d'amour, yeah ! LOL

Normalement avec mes fans, les mecs me font un check et les filles me font un hug. Mais je veux vraiment que personne ne se blesse. Qu'ils soient juste cool et qu'ils montrent leur amour. Les photos ne me dérangent pas non plus, sauf quand je me mets les doigts dans le nez s'il vous plaît. Également quand je suis dehors à me relaxer avec mon bébé. Ne courez pas comme si vous alliez me faire mal--demandez seulement.


Les fans internationaux vous connaissent bien vous et votre musique, mais pas forcément votre culture, ce qui est plutôt fâcheux quand on en vient à la nourriture ! Quel plat coréen les recommanderiez-vous d'essayer?

DT: Avec le poulet, vous pouvez pas vous tromper. Les gens connaissent le 'kalbi' (côtes coréennes) mais peu de gens parlent du fait que la Corée a des plats de poulet de malade. Essayez le samgaetang -- c'est aussi bon pour la santé. Et la façon dont on frit le poulet ces derniers temps, bon sang que c'est troooop bon !


Cela ne vous dérange pas si on vous pose une question sur votre fils, Jordan ? Etant donné que vous et votre femme, T, êtes bilingues (Coréen et Anglais), qu'en est-il de Jordan ? Est-ce-que vous lui apprenez les deux langues ou est-ce-que vous tentez de vous concentrer sur une seule pour commencer ?

DT: Je veux que Jordan apprenne le plus de langues possible. Mon beau-frère vient du Brésil, un des oncles de Jordan est français, ma soeur parle espagnol, Tonton Roscoe Umali est philippin, une des tantes de Jordan est jamaïcaine, le père de Tasha a une énorme famille -- des grands-mères, des cousines et des oncles de Washington DC -- Ils sont tous si fiers de Jordan. Et mon physiothérapeute est chinois -- il ne parle pas un mot de coréen. Je n'ai aucune idée de la façon dont elle me soigne. Quand je vais aux Etats-Unis, quelques personnes pensent que je parle chinois et ils refusent de croire que nous parlons plusieurs langues. En tout cas, pourquoi ne pas apprendre le chinois et le japonais ? =) Par dessus tout, je veux juste que Jordan soit un enfant adorable et en bonne santé. Et je veux qu'il grandisse pour devenir un homme robuste et déterminé.


Félicitations pour votre récent photoshoot avec l'acteur Jang Dong-gun pour une marque de vêtements. L'image du type sympa, "Hoon nam", vous va comme un gant et permet aux fans d'être attirés plus aisément vers le Hip-Hop. Maintenant qu'il y a plus de membres du Movement Crew actifs dans des programmes de divertissement coréens, pensez-vous que l'opinion des gens sur le Hip-Hop va changer ? Si oui, pensez-vous que ce sera un changement positif ?

DT: Je suppose que cela rend le Hip-Hop moins effrayant. Plus grand est le marché, mieux c'est pour nous. Mais tout le monde n'est pas forcément fait pour penser ainsi. Toutes les opportunités que je prends rapportent de l'argent au foyer pour la famille. Je ne suis pas obligé de faire ça, j'aime explorer l'autre côté de mon propre monde et je ne fais pas les choses à moitié. Mais à la fin, ça retombe sur la musique. Sur le fait de s'exprimer. Et tu dois le faire correctement.

Je pense que chacun aura son tour. Tout dépend de ce que tu en fais lorsque ton tour arrive. Soit tu le laisses nourrir ton ego et tu crèves quand cette merde arrive, soit tu peux remplir ton compte en banque. Ou bien tu le laisses nourrir ton âme aussi, pour qu'il subsiste plus longtemps et se transforme en autre chose. Laisse les portes de l'autre monde ouvertes te permettant ainsi d'entrer dans ce nouveau monde, alors que d'autres s'empressent de prendre ton ancienne place. Vivre et laisser vivre.


Avez-vous un dernier message pour les lecteurs ?

DT: Merci d'avoir lu cette interview. Avec un peu de chance, vous êtes maintenant tellement amoureux de moi que vous n'avez plus d'autre choix que d'aller acheter mon album et de dire à vos amis d'en faire de même. J'espère que vous trouverez tout ce que vous cherchez, et sinon, c'est que vous y êtes presque. Une très bonne année lunaire en retard et je vous transmets à tous mes meilleurs voeux.


KoME voudrait remercier Drunken Tiger et Bernie Cho, président du DFSB Kollective pour cette interview. Vous pouvez vous procurer les albums de Drunken Tiger sur Itunes.
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